VELORCEY autrefois
Peu après la reconquête des lieux saints par les chrétiens à la fin du XIe siècle, l’ordre de Malte, à l’origine appelé ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, fut fondé pour assurer la protection et les soins aux pèlerins qui se rendaient sur les lieux saints. En retour de ces services et bienfaits, les Hospitaliers reçurent des biens fonciers, des droits et des revenus de la part de princes ou des puissants seigneurs. Ils se virent ainsi à la tête de domaines qu’ils firent administrer par ce qui s’appellera une commanderie. La commanderie de La Villedieu fut fondée vers 1170. Elle possédait des biens, des droits ou des revenus dans une trentaine de villages de Haute-Saône et avait à sa tête un commandeur. Celui-ci était le seul seigneur de La Villedieu et de Velorcey (Voir Le blason de Velorcey). Il était aussi co-seigneur dans d’autres villages, comme à Meurcourt où le seigneur principal était le baron de Faucogney. L’ensemble des biens et des revenus de la commanderie était généralement affermé par un fermier général qui lui-même sous-affermait aux paysans des différents membres. Le paiement des baux se faisait par grains pour les champs et en argent pour les prés. Lors de la Révolution, les ordres de chevalerie furent supprimés et les biens de l’ordre de Malte furent séquestrés et vendus comme biens nationaux.
Propriétés et droits du seigneur du village
L’exploitation des biens fonciers
Les habitants de Velorcey signataires du ban fenaison de 1770.
La population
La vie publique
La vie religieuse
L’ancienne église
Vierge de pitié ou pietà datée du XVIIe siècle dans la chapelle latérale droite de l’actuelle église de Velorcey (cliché R. Groscolas).
La Révolution et une nouvelle église
Suite à la Révolution de 1789, l’ordre de Malte fut supprimé, ses biens vendus et le régime féodal aboli. L’administration du village devint de la responsabilité d’un conseil municipal, sous le contrôle étroit de l’administration préfectorale. Dans la première moitié du XIXe siècle, ce conseil eut à résoudre un long contentieux, celui concernant le statut de l’église du village. De ce statut, succursale, chapellenie ou…rien, découlait non seulement sa desserte, mais son existence même en tant que lieu de culte. Pour pouvoir bénéficier du service d’un curé, l’achat coûteux d’un presbytère et l’engagement à payer ce curé fut nécessaire, mais pas suffisant. Velorcey fut rattaché à l’église de Meurcourt et pendant quelque temps les habitants durent se rendre dans ce village pour participer aux offices. Pire, et même s’ils s’y refusèrent, à un moment donné les habitants de Velorcey furent contraints de participer aux frais d’achat du presbytère de Meurcourt, de participer à l’entretien de son église et d’y transférer leurs cloches et leurs objets du culte. Inutile de dire qu’alors les relations entre les deux villages n’étaient pas au beau fixe.
La construction d’une nouvelle église fut décidée en 1863. Il fallut alors convaincre l’administration préfectorale et l’Archevêché de la nécessité d’une telle construction et de la capacité des habitants à la financer. Ce n’est qu’en 1868 que l’accord préfectoral fut acquis et que la construction, financée principalement par la vente du quart de réserve de la forêt, put commencer. Auparavant, il avait fallu acquérir les terrains nécessaires et démolir les deux maisons sur lesquels elles se trouvaient.
Le projet de construction fut confié à l’architecte Charles Colard, de Lure. La nouvelle église, de style néogothique à une seule nef et avec deux chapelles latérales devait faire 25 m de long, 7 m de large dans la nef et 15 m au niveau des deux chapelles latérales. Le clocher d’une hauteur de 19 m serait surmonté d’une couverture en forme de flèche d’une hauteur de 15m. La mise à prix des travaux était de 46 198 francs et ce fut le sieur Benjamin Renaud, entrepreneur à Fontaine-lès-Luxeuil qui en juillet 1868 obtint le marché. Les travaux commencèrent le 15 septembre 1868 et se terminèrent le 28 octobre 1870. Le coût final fut de 51 406 francs, auquel se rajoutèrent ultérieurement quelque 5 000 francs pour le mobilier. La fabrication des bancs, des stalles et des fonts baptismaux fut en 1890 l’œuvre de Charles Michaud, de Conflans. En 1894, ce fut François Grosjean de Vesoul qui réalisa les autels des chapelles latérales. Parmi les nouvelles ornementations, on trouve dans celle de gauche la statue de Saint Laurent, le patron de l’église et du village. Il est représenté tenant de sa main gauche l’objet de son martyr, un grill sur lequel il fut rôti en l’an 258. Quant aux deux cloches, elles datent de 1831 et 1895.
De nos jours, suite à la déchristianisation et au manque de prêtres, l’église dont l’entretien est toujours à la charge de la commune est devenue un bâtiment inutilisé. Finies les messes dominicales où les habitants du village revêtus de leurs « habits du dimanche » se retrouvaient pour partager un moment de rencontre, échanger les dernières nouvelles et, au moins pour les hommes, communier autour du traditionnel apéro au bistrot du village.
Pour en savoir plus, on peut consulter les deux livres écrits par René Groscolas d’où est tiré ce résumé. L’un s’intitule « Velorcey au temps de l’ordre de Malte » et l’autre « L’église de Velorcey du temps de l’ordre de Malte au XIXesiècle ». À cela s’ajoute un document sous forme de pdf intitulé « Velorcey au XIXe siècle ». Il rassemble de nombreuses informations publiées dans la presse locale, précieux témoignages de la vie au village. Ces ouvrages et documents peuvent être obtenus auprès de l’auteur, à l’adresse mail : alex.villedieu@sfr.fr.
De nos jours, cette croix à l’entrée est du village, datée de 1767 et gravée d’une croix de Malte, rappelle que jusqu’à la Révolution française un commandeur de cet Ordre fut le seigneur de Velorcey (cliché R. Groscolas).
Toutes ces informations vous sont transmises grâce aux recherches (archives départementales de Vesoul, Besançon, Lyon) et au travail remarquable de M. GROSCOLAS René dont j’ai fait un bref résumé mais que vous pourrez consulter dans les 2 livres qu’il a écrit, l’un s’intitule « Velorcey au temps de l’ordre de Malte » et l’autre « L’église de Velorcey du temps de l’ordre de Malte au XIX siècle » Ces 2 livres « histoire et église de Velorcey » sont en vente, pour leur achat contacter M. GROSCOLAS.
D’autre part, il a réalisé un document intitulé « Velorcey au XIX siècle » illustré par une multitude d’informations concernant l’histoire de Velorcey. Celui pourra vous être envoyé gracieusement en version PDF en formulant votre demande par mail à M. GROSCOLAS : alex.villedieu@sfr.fr